Le site d’implantation du Centre Régional de Ressources Informatiques présente des caractéristiques bien spécifiques, qui ont fortement guidé la conception du projet :

• Un bâtiment existant à revaloriser : intégrer le bâtiment existant dans un ensemble cohérent est naturellement le premier objectif de ce projet ; il s’agit en outre de lui donner une nouvelle identité, plus à l’image de la technologie qu’il abrite.
• Une parcelle très longitudinale : les deux bâtiments situés de part et d’autre du terrain imposent une emprise relativement étroite pour l’extension. Par ailleurs, l’IUT situé à l’ouest est fortement vitré, contrairement au CEMAGREF, presque totalement opaque sur sa façade mitoyenne. Cela conduit donc à chercher un éloignement maximal vis-à-vis de l’IUT, afin de ne pas créer de masque visuel.
• Un niveau de référence élevé : l’altimétrie du rez-de-chaussée du bâtiment existant se trouve à 405.27 NGF, soit à 1.30m environ du sol naturel. Cela conditionne fortement le niveau de l’extension, et impose une vraie réflexion sur tous les accès au bâtiment.

Par ailleurs, le site présente de réelles qualités, dont le projet doit tirer parti et mettre en valeur :

• Une belle visibilité : l’encadrement par les bâtiments de l’IUT et du CEMAGREF assure une mise en scène du site perceptible depuis le mail central. Le projet s’implante sur l’un des axes majeurs du campus, ce qui lui confère une importance toute particulière. 
• Une réelle qualité paysagère : la parcelle bénéficie d’espaces paysagers généreux et d’arbres importants.

Une figure d’accueil et identitaire

Les caractéristiques rappelées ci-dessus nous ont conduit à développer une figure claire, qui par sa morphologie permet de mettre en valeur le site tout en abritant un programme spécifiquement rationnel.  

Un plan rectangulaire 

L’extension calée sur la façade Ouest de l’existant permet de libérer le maximum d’espace devant l’IUT, afin de réduire les contraintes de prospect vis-à-vis de ce bâtiment.

La typologie longitudinale du projet garantit la surface nécessaire à l’implantation du parking du CEMAGREF. Les vues depuis les bureaux en façade Est du projet sont assurées par le travail sur l’altimétrie (voir ci-dessous).

L’implantation semi-enterrée des locaux techniques permet de limiter l’emprise au sol du projet et de maintenir des espaces verts généreux.

Un patio central 

Le projet s’enroule autour d’un patio devant le bâtiment existant. Il constitue un lieu agréable qui profite à l’ensemble du projet : il éclaire généreusement les circulations et le hall d’entrée, et permet de libérer et mettre en valeur une grande partie des façades existantes, conservées comme une mémoire du lieu (voir plus loin le traitement des façades).

Morphologie et présence dans le site

Le projet émerge comme une synthèse de l’articulation de volumes distincts. Il s’agit d’obtenir une plastique aboutie, répondant aux objectifs identitaires du programme et à la fonction qu’il abrite.

• L’aile Ouest est un volume bas qui permet de faire pénétrer la lumière de l’après-midi dans le patio et de limiter le masque visuel vis-à-vis de l’IUT.
• L’aile Est est en R+1 : les bureaux qu’elles abritent ne sont pas gênés par le CEMAGREF, en simple rez-de-chaussée à cet endroit. Ce volume prolonge de manière cohérente le bâtiment existant en formant une équerre.
• Cette aile se retourne en façade principale par le volume abritant les équipements techniques et la double hauteur du hall. Ce volume redonne une nouvelle façade à l’ensemble du projet, plus contemporaine et majestueuse, tout en marquant, grâce au auvent du hall, une entrée immédiatement perceptible de loin.
• Les salles informatiques s’implantent dans un volume bas qui s’avance : celui-ci, en se décalant légèrement, laisse la place à la rampe de l’accès principal qui prend ainsi toute son importance et produit une séquence d’entrée à l’échelle de l’axe du campus. L’opacité de ce volume est utilisée au profit de la figure générale du projet. Pour se jouer de cette opacité, sa façade est traitée réfléchissante et prolonge, par ses reflets, le paysage jusqu’au cœur du bâti.