Type
informatique
Lieu
Val de Reuil, France
Maître d’ouvrage
France Télécom
Maître d’œuvre
Architecture : enia architectes
Ingénierie : IOSIS Bâtiments / Hewlett Packard
Chef de projet : Delphine Velay
Assistants : Pauline Gérard, Stéphanie Principaud, Claire Eveno
© perspectives
Cyril Hennequin
Surface
16 000 m²
Montant
44,9 M€ HT
Programme
Mission
Mission complète
Statut
livré
Date
2012
Le projet se compose de trois bâtiments :
Le plan masse est conçu de manière à pouvoir accueillir trois bâtiments informatiques complémentaires, identiques au premier.
Un projet environnemental exemplaire
Le projet est exemplaire d’un point de vue environnemental puisqu’il vise une réduction drastique des consommations énergétiques liées à la climatisation des salles informatiques, par le procédé de « free-cooling direct » : la température extérieure étant, 80% du temps, inférieure à la température de fonctionnement des serveurs, l’air extérieur est, durant ces périodes, directement insufflé, après filtration, dans les salles informatiques. Il n’y a alors, à ce moment-là, aucune production frigorifique.
Cette approche réellement innovante a un impact direct sur l’architecture des bâtiments : les Centrales de traitement d’air (CTA), nécessaires au free-cooling, imposent des grands linéaires de prise d’air sur les longues façades Nord et sud. Par ailleurs, du fait de l’importance des débits de soufflage, le plenum de faux-plancher traditionnel des salles serveurs devient ici un véritable étage en sous-sol.
Volumétrie générale et insertion
Construire un centre informatique de cette ampleur conduit à élaborer une réflexion sur le traitement de la grande échelle, de l’opacité et de la séquence de perception.
Le parti architectural consiste à créer des alignements et des gabarits qui permettent aux bâtiments de répondre à cette problématique.
Les bâtiments qui sont projetés ont nécessairement des dimensions hors du commun (plus de 150 m de longueur). Ces bâtiments conversent donc avec le paysage et recréent des horizons bâtis. Nous avons choisi d’exprimer la grande dimension par une courbe très tendue qui par son inflexion exprime une direction, un début et une fin du bâtiment. Cette grande courbe répond à la logique de la coupe et joue des effets de perspective pour s’accentuer et s’atténuer suivant les points de vue. De la même façon, les « pignons » des bâtiments sont décomposés de sorte à limiter leur impact visuel du côté voie de l’orée et du côté est du site.
Les matériaux employés soulignent et renforcent le choix de parti. Ils sont tous choisis pour leur pérennité leur simple maintenance et leur emploi courant.
L’utilisation du bois
Les façades longues, fines et opaques sont mises en valeur par un parement bois vertical qui permet de produire un effet cinétique. La courbe créée d’un bout à l’autre du bâtiment accentue d’autant plus cet effet. On obtient ainsi une façade dynamique, dans une logique respectueuse de l’environnement, sobre et fonctionnelle (les lames de bois peuvent être démontées pour les opérations de maintenance exceptionnelle).
Le bois en façade permettra également d’unifier l’ensemble des bâtiments. On retrouve ce vocabulaire sur le bâtiment tertiaire, dans une déclinaison « brise soleil » du matériau, et sur le bâtiment d’accueil.
L’homogénéité des façades a été souhaitée pour obtenir une lecture totale et compréhensible du site et permettre une intégration efficace des bâtiments.
L’utilisation du végétal
Les futurs bâtiments étant implantés perpendiculairement à la voirie principale, la perception des façades pignons est très importante : elles seront perçues comme une répétition formelle (scansion) dans leur intégralité pour deux d’entre elles et en « rideau de fond » du bâtiment tertiaire pour l’autre.
Créer un jardin vertical est une expression architecturale qui nous a semblé convenir particulièrement à l’image qui doit émaner de ce projet. Il s’agit de donner une valeur d’usage à l’opacité, celle de la refabrication symbolique d’un écosystème. La perception de l’entrée du site (grande échelle) mais aussi l’entrée du visiteur dans le bâtiment tertiaire (échelle humaine) seront dirigées de la même façon par cette grande façade végétale.
Ce mur végétal est arrosé exclusivement grâce à l’eau pluviale récupérée en toiture du bâtiment.